Genre littéraire: la lettre, le genre épistolaire
Le terme "épistolaire" vient du latin "epistola" qui signifie "lettre". Le genre épistolaire concerne à la fois des lettres réelles de personnes célèbres, publiées sous forme de recueils mais aussi des lettres fictives qui forment des romans par lettres.
La lettre littéraire est à l'origine, dans l'Antiquité, destinée à la fois à son destinataire mais aussi à un public plus vaste. Elle a l'avantage de traduire la pensée d'un auteur avec simplicité et fait passer le message de manière plus naturelle.
La lettre est remise à la mode aux 15ème et 16ème siècle avec Erasme et grâce à la réédition de lettres antiques. C'est au 17ème siècle que la lettre va connaître un essor social et littéraire. Que ce soit des lettres savantes ou galantes, la lettre essaie d'être le reflet idéal des conversations des salons mondains de l'époque. On recherche ainsi la perfection stylistique. A l'époque, on trouve aussi des lettres sincères et sans artifice comme celles des correspondances privées de Mme de Sévigné à sa fille, Mme de Grignan.
C'est au 17ème siècle qu'apparaît également le roman par lettres: le roman épistolaire. Les lettres portugaises de Guilleragues inaugure le genre épistolaire. Au début, il s'agit de romans monophoniques ( roman à une seule voix) qui se veulent réalistes et dans lesquels l'auteur s'engage à l'authenticité. C'est au 18ème siècle que le roman épistolaire deviendra polyphonique (plusieurs personnes s'expriment) avec des oeuvres comme les lettres persanes de Montesquieu, Julie ou la nouvelle Héloïse de Rousseau ou encore les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.
Le genre s'éteint au 19ème siècle et ne réapparaît que de manière ponctuelle désormais ( Inconnu à cette adresse de Kressmann-Taylor, Oscar et la dame rose d'Eric Emmanuel Schmitt).
Le roman épistolaire a pour avantage d'être, comme le journal intime, un écrit de l'intime. Les personnages se posent souvent des questions existentielles et le lecteur suit avec attention cet exposé psychologique. Le roman épistolaire entretient également le suspense puisque les lettres sont toujours adressées à un destinataire absent. Le lecteur a tout loisir d'imaginer la ou les réponses possibles.