Evolution du théâtre moderne du 20ème siècle/ XXème siècle
Héritage et contexte théâtral :
-Le théâtre engagé de l’Après-guerre : Camus et Sartre.
Face au traumatisme de la seconde guerre mondiale, Camus et Sartre mènent une réflexion sur la liberté et la responsabilité humaine. Cette réflexion a pour but de conduire à une nouvelle morale et à un modèle de comportement comme l’engagement.
-Le théâtre populaire : Jean Vilar et Bertold Brecht.
A la Libération, le théâtre est perçu comme le lieu et le moyen de rassembler les individus. Le but est de faire du théâtre un outil pédagogique qui aurait une vocation de service public. Bertold Brecht remplace la catharsis par la distanciation de manière à obliger le spectateur à être partie prenante de la représentation.
-Le théâtre de l’absurde des années 50 : Eugène Ionesco, Samuel Beckett et Jean Genet.
Les thèmes sont souvent originaux ( la solitude, l’attente, l’abandon, l’incommunicabilité, la mort…) et proches du théâtre de Sartre et Camus. Le théâtre de l’absurde va un peu plus loin en proposant des textes qui mettent en valeur la « faillite du langage ». En effet, les personnages ne peuvent pas communiquer. Il ne s’agit que de discours sans sens, de dialogues qui tournent en rond. Il y a aussi l’apparition de nombreux silences qui semblent peut-être ici dire ce que les mots ne parviennent plus à communiquer. Le théâtre de l’absurde est aussi le lieu de la déconstruction du personnage.
-Le théâtre proche du Nouveau Roman à partir des années 60: Marguerite Duras, Nathalie Sarraute.
Le langage des personnages ne sert pas à communiquer mais à révéler des désirs secrets, des obsessions, un sentiment de solitude. La parole est souvent à l’origine de drame entre les personnages et source de conflits. Les silences et les non-dits jouent un rôle très important. Ils permettent de dire ce que sont les êtres.
-Le théâtre des années 80.
Suite au mouvement de mai 68, le théâtre est devenu politisé. Le théâtre des années 80 s’écarte donc de tous les discours politiques. Le théâtre des années 80 ne croit plus aux idéologies, à la philosophie et à l’idée qu’un théâtre engagé pourrait faire bouger les choses. Le théâtre des années 80 ne pense plus non plus qu’il peut unir les hommes, les éduquer ou qui prétendrait bouleverser les codes. La peur est double. D’une part, on pense que les metteurs en scène ont rendu le théâtre inaccessible car ils en ont fait une perfection esthétique ; d’autre part, on craint que le théâtre soit délaissé au profit de l’audiovisuel. Le théâtre des années 80 se donne pour but de jouer avec les signes, de redonner du poids au langage, d’être la mémoire de ce qui a disparu.
-Le théâtre contemporain et le théâtre de Koltès.
Le théâtre contemporain tente de s’éloigner de l’aspect réaliste. Il cherche à innover au niveau de la construction de la chronologie (comme dans Incendies de Wajdi Mouawad).
Koltès dénonce l’inefficacité du théâtre politique mais ne présente pas, pour autant, une vision tragique et pessimiste de la condition humaine. Il s’efforce de faire prendre conscience au spectateur de la tragédie historique. Koltès s’oppose au conformisme. Koltès pense que seuls les étrangers peuvent changer l’Occident car ils apportent un sens et une perception du monde différente. De nombreux personnages de Koltès sont noirs. Koltès a l’espoir que les hommes pourraient créer des liens entre communautés face à un monde individualiste, un « être en commun ».