commentaire composé/ Lecture analytique La cour du Lion Fables Jean de La Fontaine
Lecture analytique/ Commentaire composé de La cour du Lion de Jean de La Fontaine
Le texte qui fait l’objet de notre étude est la fable de « La cour du Lion », sixième fable du Livre 7 des Fables de Jean de La Fontaine et publiée en 1678. Cette fable s’inspire largement de la tradition antique des fables de Phèdre.
Dans cette fable, Jean de La Fontaine met en scène le Roi à travers le personnage du Lion. Celui-ci n’hésite pas à mettre à l’épreuve ses courtisans qui tentent de se sortir des situations avec plus ou moins de facilité.
Je vais maintenant vous proposer une lecture de la fable
Ainsi, nous pouvons nous demander+ problématiques du professeur
Pour répondre à cette question, nous montrerons en quoi ce texte est une fable plaisante puis nous nous pencherons sur le message délivré par le texte.
- Une fable plaisante
- La construction de la Fable
- 36 vers dont 32 de récit :
-Vers 1 à 13 : La cour du roi
-Vers 14 à 32 : Intervention des animaux (l'ours, le singe et le renard qui sont tous opposés au lion)
-Vers 33 à 36 : Morale explicite
- Alternance de l’imparfait pour les passages descriptifs et du passé simple pour enchainer les actions de manière rapide.
- Des animaux personnifiés
- Possédant des caractéristiques humaines : volonté « voulut connaître »/ sachant lire et écrire « une circulaire écriture »/ sachant parler « dit »/ ayant des maladies humaines « rhume »
- Incarnant les stéréotypes de la nature humaine :
-la ruse pour le renard : champ lexical de la dissimulation « de s’excuser », « alléguant »+ tournure négative « il ne pouvait que dire »
- La vivacité du récit
- Effets de rythmes/ enjambement pour mettre en valeur certains mots et donner un rythme rapide à l’histoire « dont l’ouverture/ Devait être un fort grand festin »/ « Alléguant un grand rhume ; il ne pouvait que dire/ Sans odorat ».
- Des dispositions de rimes irrégulières : rimes plates (ou suivies) « connaître »/ « Maître »- rimes croisées « députés/ nature/ côtés/ écriture »- rimes embrassées « Sire/ s’excuser/ déguiser/ dire » + 1 vers qui ne semble rimer avec rien « Et flatteur excessif il loua la colère » si ce n’est avec la morale.
Certes, le but de La Fontaine est de plaire mais il a aussi pour but celui d’instruire.
- L’enseignement de la fable
- Une mise à l’épreuve des courtisans
- CCL « Cour plénière » + « en son Louvre » : lieux officiels du pouvoir où sont rendues des décisions. Il s’agit donc plus d’un jugement des courtisans porté par la Roi plutôt qu’un réel festin comme le faisait penser le vocabulaire de la fête « un fort grand festin » « magnificence »
- Alternance entre les désignations du Lion et celles des courtisans « Le Prince/ L’Ours/ Le Monarque/ Le singe/ Ce Monseigneur du Lion/ Le Renard » Il s’agit à chaque fois d’un face à face entre un courtisan et le Roi.
- La critique des courtisans
- Absence de parole (chez l’Ours) ou de rapportée au style direct comme pour le Singe dont les propos sont rapportés au style narrativisé (on dit juste qu’il a parlé mais on ne sait exactement ce qu’il a dit) « approuva », « loua » ) On trouve aussi pour le Singe le style indirect libre« il n’était ambre, il n’était fleur ».
DONC : les courtisans ne parviennent pas à s’imposer devant le Roi et les seules paroles qui sont mises en valeur sont des propos tellement décalés (en effet, comment est-ce que cela peut sentir la fleur alors que l’odeur semble pestilentielle) que les personnages sont tournés au ridicule.
- Critique d’un comportement inadapté, les animaux semblent jouer comme des acteurs :
-critique du mensonge comme seul moyen de survie face au Roi : Le Renard s’en sort mais c’est en mentant. Ce n’est donc pas vraiment un triomphe. Utilisation des tournures négatives « ne soyez » « ni fade adulateur », « ni parleur » : le courtisan doit donc renoncer à ce qu’il est et surtout à son honnêteté « sincère » est ici nié. Sa parole n’a pas de valeur comme le montre la référence du dernier vers « répondre en Normand ». Cette expression vient d’une loi de commerce chez les Normands qui disaient qu’après qu’ils avaient passé un marché, ils avaient 24h pour revenir sur leur parole. « Répondre en Normand » signifie tenir des propos qui n’ont pas grande valeur.
- La critique du Roi
- Champ lexical de la violence « charnier », « griffe », « colère »
- Champ lexical du châtiment « l’envoya chez Pluton » (Pluton est le Dieu des Enfers) « fut encore punie » + verbe à l’impératif « parle » « dis-le moi »
- Comparaison à Caligula « fut parent de Caligula » qui était un Empereur romain particulièrement tyrannique et sanguinaire
- Alternance d’alexandrins pour parler du Lion et d’octosyllabes pour le reste de la Fable : cela participe à tourner en ridicule la vision de la Cour du Roi.
- L’antithèse renforcée par l’utilisation de la tournure exclamative « Quel Louvre ! Un vrai charnier dont l’odeur se porta » : montre combien le lieu dans lequel vit le Roi ne met pas en valeur sa prétendue puissance.